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Vincent Labrune a le triomphe modeste. Mardi 10 septembre, à l’annonce de sa confortable réélection (85,7 % des voix de l’assemblée générale, après un massif soutien du conseil d’administration) à la présidence de la Ligue de football professionnel (LFP) pour un second mandat de quatre ans, l’ex-communicant aux longs cheveux argentés n’a pas fanfaronné.
Son rival, Cyril Linette, ancien dirigeant du PMU et de L’Equipe, a été certes largement défait dans les urnes après avoir obtenu les parrainages nécessaires pour concourir grâce à l’intervention de la ministre des sports démissionnaire, Amélie Oudéa-Castéra, et de l’Elysée. Mais M. Labrune sait bien qu’il a abordé ce scrutin avec le vent de face, sous un déluge de critiques.
Les difficultés rencontrées pour l’attribution des droits télévisés domestiques de la Ligue 1 pour le cycle 2024-2029 (près de 500 millions d’euros par saison après la validation, cet été, des offres de la plate-forme britannique DAZN et de la chaîne franco-qatarie BeIN Sports) ont considérablement fragilisé M. Labrune. Le patron de la LFP avait fixé un objectif financier ambitieux (1 milliard d’euros annuel en comptant les droits internationaux), finalement inatteignable.
Soutenu à bout de bras par les dirigeants influents du football français, comme le patron du Paris Saint-Germain et du groupe BeIN Media, Nasser Al-Khelaïfi, et malgré certaines désaffections, l’ex-dirigeant de l’Olympique de Marseille (2011-2016) a pu compter sur un système électoral qualifié de « soviétique » par ses opposants, et taillé sur mesure depuis une réforme statutaire de 2022, validée par les pouvoirs publics.
D’emblée, M. Labrune s’est engagé à se « remettre immédiatement au travail », donnant des gages à ses contempteurs, en promettant de « donner l’exemple » et de baisser sa rémunération (1,2 million d’euros bruts annuel), alors que le train de vie (achat d’un nouveau siège parisien pour 120 millions d’euros, notes de frais conséquentes) de la LFP suscite la controverse. En juillet, il avait déjà fait une croix sur un bonus en cas de départ de 5,4 millions d’euros.
« Le succès de Vincent Labrune est sans appel. Mais la crise du football professionnel est saillante, réagit auprès du Monde le député (Renaissance) des Yvelines Karl Olive, reconduit au conseil d’administration de la LFP. Le modèle économique doit changer radicalement sur le fond et le mode de gouvernance radicalement sur la forme. Et en tant que membre indépendant du conseil d’administration, j’entends bien apporter ma pierre à cet édifice, sans quoi nous irons dans le mur en klaxonnant. »
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